vendredi 29 février 2008

encore une pétition ...


Je souhaite relayer l’appel d’une militante concernant un livre des plus sombres, «Le plaisir de tuer» publié en 2007 par les éditions du Seuil. Son auteur, le Dr Michel Dubec est psychanalyste et expert psychiatre national auprès des tribunaux. Depuis un quart de siècle, il a côtoyé les pires meurtriers.

Ce qui me choque personnellement, c’est la solidarité intellectuelle que l’auteur étale en pleine conscience pour Guy Georges, violeur et tueur en série.

Quelques extraits de la page 213 :

« Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui, jusqu’au viol compris.
Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. L’acte de pénétrer est en lui-même agressif. Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas. »

« Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (...) Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. »
Ainsi un médecin, psychanalyste, expert psychiatre auprès des tribunaux ... estime légitime de s’exprimer ainsi. S’il pense avoir ce droit, nous avons celui de répondre, de ne pas laisser imposer ce discours là sans réagir.

Une pétition a été lancée :

«Les signataires de cette pétition demandent à ce que la Garde des sceaux, Rachida Dati, condamne avec force les propos indignes du Docteur Dubec, et qu’elle se prononce sur le maintien ou le non maintien de cet expert sur la liste des experts psychiatres auprès des tribunaux. Nous pensons, nous, que le Docteur Michel Dubec ne possède plus les qualités requises, et qu’il nécessite une radiation urgente de ces listes.» (tous les détails et le nom des associations et premières signataires sur le site Sisyphe ici)
Signez en envoyant un e-mail à l’adresse ci-dessous avec vos nom et prénom, ville, département et/ou pays de résidence, et facultativement : vos qualités et/ou profession, et si vous êtes membre d’une association, d’une O.N.G. d’un parti, etc.
Merci d’avance
contrelepsyquijustifieleviol@voila.fr

mercredi 27 février 2008

"Odile et les crocodiles" BD de Chantal Montellier



“Odile B, comédienne, est agressée dans un parking au sortir d’une représentation. La Justice la traite en coupable plutôt qu’en victime. Alors elle entreprend de se faire justice elle-même... C’est le début d’une odyssée urbaine parsemée de rencontres et de meurtres, contée par Odile elle-même. «Fable sans morale» sur le thème du viol, dont l’héroïne se transforme à son tour en ange exterminateur, «Odile et les crocodiles» est un cri contre l’asservissement des femmes et l’un des plus beaux livres de Chantal Montellier ...”

Des planches de la BD à voir ici

Mon avis : aucune description de viol dans le texte ou l’image pour complaire aux voyeurs, merci ! Odile est un personnage désabusé... Traduit par le beau trait à l’encre de Chantal Montellier.

Il s’agit d’une ré-édition et l’auteure a écrit une petite mise au point qui m’a particulièrement touchée. Pour dire que cette histoire n’est pas la sienne. Tout comme les auteurs ont des ressentis en commun avec leur personnage mais ne «sont pas» leur personnage.

Le sens de cette mise au point est fondamental. Une femme ne peut exprimer de profonde révolte sans qu’on la renvoie à son individualité. Or, dénoncer la violence quand tant de femmes la subissent, et même si on l’a subie soi-même, c’est toujours sortir de soi, individue, pour aller vers un "ensemble"...

Renvoyer la femme à son individualité, c’est lui refuser la conscience politique et la force qui va avec.
En proclamant qu’elle n’avait pas subi de viol et en réalisant cette bande dessinée qui hurle dans le silence, Chantal Montellier se situe en plein dans la conscience politique. Voilà ce que j’ai par dessus tout aimé !

«Odile et les crocodiles» BD de Chantal Montellier, éd. Actes Sud (2008), 64 pages bichromes, ISBN : 978-2-7427-7137-0, prix 19,50 euros.

samedi 23 février 2008

l'oeil de ‘Dieu’ ...


“Quand la Cour de cassation décide de légitimer l’inscription d’un fœtus comme membre de la famille, cela signifie bien que ce fœtus a un statut. La position de l’Église est que l’on doit agir comme si l’embryon était une personne» extrait de l’article "l’archevêque de Paris veut un statut pour l’embryon” dans le Figaro du 19/02)

ben si c’est pas une preuve de plus que nos droits sont franchement menacés ça ! ...

jeudi 21 février 2008

Le prix Femino 2008 de la pub


Encore quelques jours pour participer au Prix Femino 2008 organisé par le réseau La Meute contre la pub sexiste. Clôture des votes lundi 25 février au soir ...
Le vote est possible si vous êtes signataire du Manifeste "Non à la pub sexiste !". Pour lire et signer le manifeste, rendez-vous ici.

Quant aux prix Macho (pluriel car il y a 3 catégories ;o) La Meute a sélectionné les pires des publicités sexistes de 2007 ...
Les résultats seront présentés lors de la proclamation du prix Femino qui aura lieu le jeudi 6 mars 2008 à Paris. Ils seront envoyés à toute La Meute par courriel. Bon vote pour le Femino (j’ai fait mon choix ;o)

mercredi 20 février 2008

le "p'tit nom"


Même sur une carte de bibliothèque municipale, le nom est obligatoire. Vouloir diriger la France ou les États-Unis, serait moins "officiel" que d’emprunter un journal ? ...

En parcourant régulièrement 2 blogs féministes américains - feministing et guerilla women - eh bien ... le sexisme fait rage de manière archaïque, vulgaire, ouverte et lapidaire... Ramener une candidate à ses hormones, à la prostitution, brosse pour les wc ou casse-noix à l’effigie de Hillary, ‘petites phrases’ ou insultes ... envahissent les médias.

Pour un oeil (révulsé) sur cette campagne américaine côté femme, un excellent article en français du site Sisyphe ici ...

jeudi 14 février 2008

samedi 2 février 2008

"Dans les sables mouvants", une histoire de violence conjugale - BD


Roz est une femme de 39 ans, cheffe d’entreprise qui tombe sous le joug de Brian, veuf avec 4 enfants. Son parcours va durer 10 ans : "Je tenais un journal, mais quand les mots me manquaient, je dessinais ..."
On entre dans le vécu du personnage, ce qui peut permettre de mieux comprendre l’engrenage, les enchainements, pourquoi «elles restent» quand la violence devient pourtant «évidente», comment se fait une prise de conscience ...
Mais j’aurais aimé que le livre traite globalement de la famille, donc des enfants. Car le compagnon violent est aussi un père violent et incestueux, or on ne suit pas le parcours pour les enfants, voilà j’aurais aimé apercevoir un petit rayon de lumière pour eux et je dirais pour eux avant tout ...

Sinon le dessin est très sympa, c’est vrai que ça rappelle le trait de Marjane Satrapi, j’aime bien. La violence n’est pas trop "montrée", et rien que la manière d’évoquer ce sujet, en fait un livre positif.

«Dans les sables mouvants», une histoire de violence conjugale, BD de Rosalind B. Penfold, éditions «çà et là» (2007), 275 pages noir et blanc, 16 euros, ISBN 978-2-916207-21-6. Préface et postface de la Fédération Nationale Solidarité Femmes.

> la présentation sur le site de l’éditeur ici
> une critique commentée et une planche de la BD sur le site Clair de Bulle ici